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Campagne du Soldat Armand CHAMPEAUD

53éme Régiment d'Infanterie

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Armand CHAMPEAUD est appelé le 27 novembre 1913 et arrive comme 2ème classe au 6ème Régiment de Génie à Angers caserne Verneau.

En tant que soutien de famille il passe au 138ème Régiment d'Infanterie le 5 février 1914 à Bellac. Il arrive au corps le 28 avril 1914.

Le 1er août 1914, la mobilisation générale est décrétée. Le 138ème Régiment d'Infanterie fait partie, avec le 107ème, de la 46ème Brigade, 23ème Division, 12ème Corps du Général ROQUES.


Dans la nuit du 5 au 6 août, les trois bataillons complétés à l'effectif de guerre, s'embarquent à la gare du Dorat. Dans la journée du 7, le Régiment débarque à Villers- Doueurl (Marne) et gagne les cantonnements de Limmarlin La Planchette et Dampierre-sur-Sauve, Chaude-Fontaine et Braux Sainle-Cohière, Argers et Sainte-Menehould. Le 11 août le régiment traverse l'Argonne, et il est successivement : le 11 août à Le Claon, Neuvilly, Sainie-Menehould ; le 13 août à Charpentry, Cheppy-Vérry, Neuvilly ; le 14 août à Doulcon, Cléry-le-Grand ; le 15 août, à Mouzay et le 16 août à Nepvant, sur les bords de la Chiers.



Combat de Pin_Izel - 21 août 1914.


Dans la soirée du 20 août l'offensive générale est ordonnée. Le régiment quitte Nepvant à minuit dans la nuit du 20 au 21 en direction de Villers devant Orval en passant par Ferlé sur Chiers et Murgut. Il faranchit la frontière belge et reçoit l'ordre de poursuivre sur la route de Pin-Izel jusqu'au delà de l'abbaye d'Orval, où il doit rester en position.

Le 21 août à midi le régiment doit se porter sur Pin-Izel. Au moment où il franchit l'orée de la forêt une forte fusillade se fait entendre.

L'entrée en ligne du 138ème Régiment d'Infanterie est appuyée par une batterie de 75. Le mouvement de l'ennemi est enrayé et vers 15h30, après un violent orage et une pluie diluvienne, l'assaut sur Pin est donné. L'ennemi recule abandonnant ses morts et ses blessés.



Journée du 22 août.


Le 22 août le régiment se remet en marche en direction du nord, il s'arrete au nord de Straitmont. Vers 17h00 le mouvement est repris. Quelques instants après un violent bombardement ennemi, les troupes engagées doivent s'arrêter. Suite à un assaut général, l'ennemi cesse son tir et nos troupes reprennent leurs positions au nord de Menugoutte où elles bivouaquent.

Le 23 août la retraite est ordonnée. Le régiment repasse la frontière belge à Villiers. Le 24 août il occupe le front compris entre le chemin allant de Puilly au bois de Fromy sur les hauteurs au sud de Puilly. Sous nos feux de 75 et notre fussillade l'ennemi subit de lourdes pertes et cherche à sortir du bois.

Le 25 août 1914, la retraite continue, le régiment se dirige vers Inob afin d'occuper les villages de Autreville et de Beaumont. A 15h30 le 2ème bataillon quitte Autreville et se positionne sur les hauteurs de Malandry, il se heurte à des fortes avant-gardes ennemies qu'il attaque sans hésiter.

Le 26 août les trois bataillons s'installent l'après midi sur les hauteurs de la rive gauche de la Meuse, entre le ruisseau de Wamme et la lisière ouest du bois de la Vache. Dans la nuit le 2ème bataillon se rensd à Lelanne. Le 27 août le régiment reste sur ses positions et s'organise.



Journée du 28 août - Beaumont.


Le 28 août 1914 le régiment est rassemblé au Mausolée de Beaumont. Le 2ème bataillon, venant de Lelanne, se porte à l'attaque du bois de l'Hospice alors que le 1er bataillon est engagé près de la ferme de la Thibaudine. Le combat fait rage et se termine le soir par un assaut, les morts allemands restent sur le terrain, les prisonniers sont entre nos mains. Le régiment bivouaque sur ses positions de la veille.

La retraite continue les 29 et 30 août par Brieulles, Quatre Champs et Ballay.



Combat de Voncq - 31 août.


Le 31 août le régiment se met en marche et se porte sur Neuville et Day pour empêcher l'ennemi de déboucher du canal vers la Coques. A 8h00 au débouché des bois de Voncq la fusillade éclate. Vers 15h00 l'attaque s'accentue. Le régiment est engagé en entier. Il résiste tout le jour aux attaques violentes de l'ennemi sous une fussillade intense et un bombardement intense de gros calibres.

Au soir le régiment qui a interdit toute progression de l'ennemi, se replie sur le plateau des Alleux puis sur Terron sur Aisne où il bivouaque.



Journées du 2 et 3 septembre - Somme Py.


Le 1er septembre le régiment se porte sur Challerange d'où il repart à 20h00 pour Tahure, Rouvroy et Ripont. Il y arrive le 2 septembre vers 4h00 du matin après une marche des plus pénibles. Après 2 heures de repos le régiment se remet en marche pour gagner Somme Py et la butte de Souain.

L'ordre est donné de tenir Somme Py afin de protéger le repli des troupes. A 9h00 un combat sévère s'engage. Les Allemands attaque sur toute la ligne et de nombreuses pertes sont à dénombrer dans Somme Py en flamme. Vers midi nos troupes se retirent sur la ferme Navarin. Le soir ils se dirigent sur Suippes pour se rendre le 3 septembre à Châlons pour la garde du Quartier Général de l'Armée.

Le 3 septembre à 0h30 l'ennemi engage une attaque sur nos positions de la ferme Navavarin. Le 1er bataillon résiste pendant deux heures, puis se replie sur Suippes. Le 3ème bataillon qui a passé la nuit à la bulle de Souain, est attaqué dans là matinée du 3 par des forces supérieures. Il résiste magnifiquement et protège ainsi la retraite du Corps d'Armée. Il quitte sa position à la dernière extrémité et se dirige vers Somme-Suippes. Il venait de dépasser ce village, quand il fut soumis au feu violent de l'artillerie d'une division de cavalerie allemande, qui l'obligea à obliquer vers le sud-est sur le Corps colonial.

Dans ces deux journées, le Régiment avait perdu plusieurs centaines d'hommes. En voyart la longueur da chemin parcouru, en songeant aux fatigues imposées par les combats, les marches, la chaleur, l'absence de sommeil, le manque de ravitaillement, on peut se rendre compte de l'effort héroïque fourni par le 138ème. Mais la mission de protection qu'il avait reçue était remplie.



La Marne -La Pompelle.


Le 4 septembre 1914, le Régiment cantonne à Aulnay-l'Alre après une marche des plus pénibles. Embarquement en chemin de fer à Vilry-le-François. Le régiment débarque à Chavanges et gagne Sainl-Chrislophe.

Le 6 septembre le mouvement de retraite est arrêté. Le régiment prend sa marche en avant et est dirigé sur Rosnay l'Hôpilal. le 7 il marche sur Sainl-Ouen et la côte 194 (deux mille mètres S.-0. d'Humboville). A 16h00, il est sur ses positions. L'ordre du jour da général JOFFRE est lu aux troupes. A 18h00 ordre d'aller bivouaquer à Brébant où l'on arrive à 22h00. Le 8 septembre à 3h30, le Régiment regagne son emplacement de la veille à la côte 194. Le canon gronde, on attend le choc avec confiance. Il se produit à 12h30 et se traduit par une vive fusillade entre les éléments avancés. La nuit met fin au combat, le Régiment bivouaque sur place. Le 9, à 6h00, le 138ème se porte à l'attaque de Sompuis. Objectif : Moulin détruit.

Dans les bois touffus, la marche est pénible et les clairières sont violemment bombardées par l'ennemi, sous les couverts, de terribles combats singuliers s'engagent. Le Régiment reste en position pendant la nuit. Le 10 septembre, au matin, la lutte reprend et à 12h30, le 3ème bataillon entre dans le village de Sompuis violemment bombardé par l'ennemi et encombré de blessés allemands. Les Allemands reculent, couverts par des rafales violentes d'obus de gros calibre, et c'est seulement à 19h00 que le Régiment peut déboucher du village et s'établir vers la voie ferrée.

Le 11 septembre, c'est la victoire. Pressant les arrière-gardes allemandes, le 138ème passe à Coole et se dirige à travers champs sur Torgny-aux-Bufs. Le 12, il traverse Coulmiers, Aulnay-l'Ailre et arrive à la Cense des Prés. Le 13, il est à Aube qui est entièrement détruit. Le 14 et le 15, il se trouve près de Laval, le 16, il se porte par la voie romaine sur Cabane (2.000 mètres au sud de Perthe-les Hurlus) où stationne le ler bataillon. Les deux autres bataillons bivouaquent près de Somme-Suippes. Le 17 septembre, le Régiment se dirige sur Perlhe-les- Hurlus et bivouaque dans les bois du sud du village. Le 18, il est relevé et regagne Somme-Suippes. Le 19, il est dans le Camp de Chalons, à l'Arbre-Chenu. Il y reste le 20 septembre. Le 21, après un repos de trois heures sous les hangars de l'aviation, il repart pour Verzenay où il arrive le 22 à 3h45, après une marche extrême ment pénible. Il en repart à 5h00 pour Bezannes où il arrive vers la fin de l'après-miai. Il est en réserve et escompte un repos bien mérité.


Le 23, à 9h00 le Régiment est alerté et à 10h00 il se met ei marche, direction : le bois à 1.500 mètres sud-ouest de Puisieux, où il arrive à 12h30. A 13h00 il reçoit l'ordre d'enlever le fort de la Pompelle et d'attaquer les positions ennemies vers la côte 118.

Le Régiment se met aussitôt en marche en colonne de route par Puisieux et Sillerye. Après avoir dépassé la station de Sillery, le bataillon se forme en colonne double ouverte face au nord. Le 2ème bataillon s'échelonne en arrière : deux compagnies à la voie ferrée, les deux autres de chaque côté de la route conduisant le la station au Petit Sillery. Mais le bombardement par obus de gros calibre est tel que ces deux dernières compagnies ne tardent pas à venir chercher un abri derrière le talus du chemin de fer. Les pertes sont déjà sérieuses, et de nombreux blessés affluent vers le Petit Sillery. Le terrain sur lequel chemine le bataillon est presque dépourvu d'abris, il est balayé par les balles et les obus et la progression est très lente. Il est d'ores et déjà certain qu'il sera impossible d'atteindre avant la nuit l'objectif éloigné assigné au Régiment. Cependant, les éléments de première ligne se sont sensiblement rapprochés de la grande route et d'Alger-Auberge. Il semble ;possible, à la faveur de la nuit tombante, de s'emparer par une attaque brusquée du fort de la Pompelle et de la ferme d'Alger.

Le bataillon marche sur son objectif s'en rapproche grâce à l'obscurité. L'attaque sur Alger-Auberge est déclanchée. Conduite avec une énergie furieuse, elle réussit pleinement. Peu après, les abords du tort de la Pompélle sont atteints.

De part et d'autre de la route de Cambrai et des ruines fumantes d'Alger-Auberge, Français et Allemands se fusillent, Le 24, au point, du jour on pénètre dans le fort de la Pompelle. Mais les Allemands prononcent une vigoureuse contre-attaque : nos troupes résistent.

Les troupes à l'est du fort et aux abords d'Alger-Auberge sont contraintes de se replier jusqu'à la voie ferrée. A 6h00, la contre-attaque est enrayée, le fort de la Pompelle nous reste. Mais l'ennemi le bombarde avec fureur, ainsi que le terrai occupé par nos troupes, les ponts et les passerelles sur le canal et sur la Vesle.

A 13h00,le Régiment est relevé et reçoit l'ordre d'occuper et de défendre le secteur SainI-Léonard, Fort de la Ponipelle. Le 138ème occupe ses nouveaux emplacements.

Le 26 septembre, à 4h30, l'ennemi déclanche one attaque furieuse sur le front. Elle est exécutée par des troupe fraîches et des divisions d'élite qui ont pour but de s'emparer du passage du canal et de la Vesle. On réussit à enrayer les progrès de l'ennemi.

Devant Sainl-Léonard, l'ennemi a pris pour objectif le pont sur le canal. Mais pour l'atteindre, il a à traverser un terrain découvert plat d'une profondeur de cinq à six cents mètres sous le feu des défenseurs de Saint Léonard et du canal. Une fusillade intense éclate de toutes parts. L'ennemi ne peut avancer qu'au prix de pertes terribles. Les fractions qui cherchent à progresser sont décimées par nos feux, de nombreux cadavres jonchent le sol. Bientôt, reconnaissant leur impuissance, les Allemands se replient au nord du chemin de fer.

Le 27 septembre, nous progressons à notre tour, et nous reprenons les positions que nous avions perdues la veille et sur lesquelles nous nous retranchons solidement. Ainsi, non seulement l'eunemi a échoué dans ses attaques, mais il laisse entre nos ma plus de 180 prisonniers, qui le 26, avaient réussi à atteindre près du pont de Saint-Léonard la berge nord du canal où ils avaient trouvé un abri.

Dans les journées du 23 au 26 septembre, le Régiment avait perdu 14 officiers et 1.200 hommes. Les pertes étaient terribles, mais la mission confiée au 138ème était intégralement remplie.

Le 29 septembre, le Régiment est relevé et se rend à Taissy.Le ler octobre, il quitte les abords de Reims pour le camp de Châlons. Il cantonne le soir à Jonchery-sur-Suippes où il arrive à 23h00. Le 2 octobre, il se réorganise. La guerre de mouvements est provisoirement terminée. La guerre de tranchées va comniencer.



Champagne - 2 octobre 1914- 5 mars 1915.


La partie se joue maintenant dans le Nord, dans Flandres, sur l' Yser. En Champagne, la bataille diminue peu à peu d'intensité. De chaque côté on s'organise, les tranchées apparaissent, les boyaux commencent à sillonner la plaine Pour se mettre à l'abri des pluies de l'automne et du froid de l'hiver, on songe à créer des abris.

Du 2 octobre 1914 au 23 mars 1915, nous trouvons le 138ème dans le secteur compris entre la Suippes à 1.200 mètres au sud-est d'Auberive et la ferme des Waques. Il prend ses repos à Saint-Hilaire-le-Grand, Mourmelon-le-Grand, Jonchery-sur-Suippes, et Suippes. Il participe aux attaques les 12 et 30 octobre, 25 novembre, 21 décembre 1914 et 23 février 1915, attaques partielles où il fut en soutien et où les pertes furent assez faibles.



Armand CHAMPEAUD passe au 165ème Régiment d'Infanterie le 31 janvier 1915.

Il n'y restera que quelques jours car dès le 2 février 1915 il est muté au 33ème Régiment d'Infanterie.

Un mois plus tard il est affecté le 21 mars 1915 au 53ème Régiment d'Infanterie.



Le 21 mars, le 53ème Régiment d'Infanterie était relevé et se rendait à Wargemoulin, au repos, où il fut en butte à un bombardement sérieux qui lui occasionna des pertes sensibles.

Le 23 au soir, il se porta à la crête 196 et procéda à l'organisation du secteur, jusqu'au 29 mars. Relevé il se rendit au nord de Somme-Suippes, à la côte 125 et bien que très éprouvé, il alla aussitôt occuper le secteur nord et nord-ouest de Perthes, où il fit une guerre d'usure dans laquelle il est de nouveau très éprouvé.

Dès lors commence pour le 53ème une série de travaux d'organisation qui se poursuivent pendant tout le temp de l'occupation du Secteur et qui consistent à créer et à réparer des tranchées, à creuser des boyaux, à construire des abris, en un mot à transformer ce secteur.

C'est dans ce secteur que le régiment inaugure, pour son compte, la guerre de mines.

Le 10 juin, le 53ème est relevé. Transporté en chemin de fer, il débarque à Mourmelon-le-Petit, où il cantonne le 14 juin. Il entre en ligne face à Vaudesincourt dans un secteur tout à fait calme. Il va tenir, dans la première quinzaine de juillet, un nouveau secteur devant la Butte du Mesnil, secteur toujours aussi tourmenté qu'en mars 1915.

Le régiment est relevé et se dirige sur la ferme de Piémont où s'installe au bivouac.



Offensive en Champagne.


Le 5 août, le 53ème se porte à Mourmelon-le-Petit et prend une part active aux travaux préparatoires de l'offensive de Champagne, construction de parallèles de départ et de boyaux, aménagements de place d'armes, travail très délicat et particulièrement pénible, à moins de 400 mètres des tranchées allemandes.

Le 25 septembre, le régiment attaque les tranchées allemandes de Moronvilliers. 1er et 2ème bataillons en ligne, 3ème en réserve de Division. Le 2ème bataillon s'élance de ses tranchées sur les positions ennemies. A droite du bois des Guetteurs deux compagnies sont arrêtées devant les fils de fer encore intacts du bois en Pioche et ne peuvent les franchir. A gauche, deux autres compagnies plus favorisées parviennent dans la deuxième tranchée allemande, mais non soutenues à temps elles sont obligées de se replier.

Nos pertes sont considérables.





Armand CHAMPEAUD est tué le 25 septembre 1915 au combat de Moronvilliers.